Dans un tourbillon financier où le dollar américain gagne en force, l’or a vu son éclat terni vendredi, malgré une trajectoire qui semblait le porter vers une quatrième semaine de gains sur cinq. Ce phénomène s’explique par la position ferme de la Réserve fédérale américaine (Fed) qui, en maintenant ses projections de baisse des taux d’intérêt pour 2024, a paradoxalement renforcé l’attrait de ce métal précieux.

une bataille de titans : dollar contre or

Le combat de cette semaine a vu le prix de l’or au comptant reculer de 0,4 %, s’établissant à 2 172,72 $ l’once. Ce léger fléchissement n’a toutefois pas empêché l’or de s’inscrire en hausse de 0,8 % depuis le début de la semaine, témoignant de la résilience de son attrait en tant qu’investissement.

En parallèle, le dollar américain a brillé de mille feux, atteignant des sommets inégalés depuis trois semaines contre ses concurrents et se dirigeant vers une deuxième semaine de progression. Cette vigueur du dollar rend naturellement l’or plus onéreux pour les investisseurs munis d’autres devises, instaurant un environnement de compétition acharnée.

une stratégie fédérale qui joue en faveur de l’or

Yeap Jun Rong, stratège de marché chez IG, souligne que les anticipations de baisse des taux d’intérêt tendent à soutenir les prix de l’or, offrant un plancher solide au métal jaune. Toutefois, un état de surachat pourrait signaler un ralentissement temporaire de son ascension. Un niveau de support à 2 148 $ est désormais sous surveillance, essentiel à maintenir pour éviter une correction plus profonde.

Jeudi dernier, l’or a touché des sommets jamais atteints, après que les décideurs de la Fed ont confirmé leur intention de réduire les taux d’un total de trois quarts de point de pourcentage d’ici fin 2024, malgré une inflation persistante. Jerome Powell, à la tête de la Fed, a relativisé l’impact de cette inflation sur la stratégie globale, considérant que la situation était sous contrôle.

L’or, traditionnellement vu comme une valeur refuge ne générant pas d’intérêts, se trouve avantagé dans un contexte de baisse des taux, puisque cela réduit le coût d’opportunité de le détenir. Actuellement, selon l’outil FedWatch du CME Group, les marchés attribuent une probabilité de 74 % à une baisse des taux par la Fed dès juin.

les autres métaux dans la danse

L’argent, le platine, et le palladium n’ont pas été épargnés par cette vague de corrections, enregistrant respectivement des baisses de 0,9 %, 0,6 %, et 2,2 %. Ces mouvements s’inscrivent dans un contexte de baisse hebdomadaire pour ces trois métaux, témoignant de la complexité et de l’interconnexion des forces à l’œuvre sur les marchés des métaux précieux.